Qui suis-je ?

« Tout individu est le produit de deux forces : la force d’imitation, dirigée par le groupe familial, qui agit depuis le passé, et la force de création, maniée par la Conscience universelle depuis le futur. (…) Les âmes créatrices sont rares, les âmes imitatrices sont légion. Les premières doivent apprendre à communiquer et à semer leurs valeurs, les secondes doivent se libérer de leurs moules et apprendre à créer, c’est-à-dire arriver à être elles-mêmes et non ce que la famille, la société et la culture ont voulu qu’elles soient. » 
- Alejandro Jodorowsky

Je suis née en Flandre, issue d’une famille catholique pratiquante, surtout du côté de ma mère. Contre le gré de cette dernière, j’entreprends des études de lettres à une université non catholique. En dépit de cette émancipation éprouvante, les mœurs familiales m’influencent encore dans le choix de ma profession. Je deviens enseignante de langues germaniques en école secondaire supérieure en Belgique. 

Durant cette période, je fréquente un homme sage qui me soutient psychiquement. A un moment donné, il me recommande avec insistance d’arrêter ma profession. L’infini aurait prévu autre chose pour moi. 

C’est seulement aujourd’hui, un quart de siècle plus tard, que je commence à en entrevoir le sens. Je ne pouvais pas savoir à l’époque que la vie me pousserait toujours plus loin, à la fois extérieurement et intérieurement. 

Un jour, guidée par mon silence intérieur, j’entendis clairement l’intention de l’infini. Il me fallait découvrir et assembler les pièces du puzzle qui me constituent pour pouvoir pardonner et lâcher un lourd passé transgénérationnel. 

5 ans plus tard, « le voyage » vit le jour. Partant de mon histoire personnelle, il s’agit d’un ouvrage poétique impersonnel. Il laboure en profondeur. 

Manifester son essence, c’est être amour et lumière. L’être véritable est créateur. A l’instar du bourgeon, le génie créateur se compose d’une touche héroïque. « le voyage » me fait renaître à la vie. Ma mère n’a pas su m’aimer. Je suis devenue source d’amour, de compassion. Mon père n’a su reconnaître ma lumière qu'au soir de sa vie. Je suis devenue source de lumière, de conscience. Ma vieille carapace n’est plus. J’ai franchi le seuil de l’infini. 

Le lendemain de ma présentation du livre en Belgique, je suis allée voir ma marraine, la sœur aînée de ma mère. Alors âgée de 97 ans, elle souffre de la maladie d’Alzheimer. Lorsqu’elle m’a vu apparaître, son visage s’illumina. Malgré sa condition mentale déficiente, elle témoigna de son amour pour moi et déclara m’avoir attendue. A cet instant, comme suspendue hors temps, je compris que la mission familiale qu’elle m’avait silencieusement confiée, fut accomplie.

Depuis lors, j'ouvre un espace pour explorer des thèmes profonds tout en cultivant ma sensibilité pour les mots et leur pouvoir créateur.
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